Chef Jacques PICHON

Restaurant de la Base Navale

29200 BREST

 

Jacques-PICHON

Crédit photo : Bernard Galéron/Germicopa

Avec une truculence de moine rabelaisien, Jacques Pichon raconte ses premières expériences culinaires en troisième au lycée de Châteaulin : “un truc grandiose, ça s’est terminé à l’hôpital pour la prof avec des brûlures au troisième degré. On avait fait une sorte de pâte à beignets… qui explosait dès qu’elle était plongée dans l’huile !”. Malgré cela, il a laissé tomber les maths pour s’orienter vers la cuisine. “Je voulais un métier où l’on pouvait voir le monde” et en cela, il a été gâté !

Sautant sur toutes les occasions, il se retrouve tour à tour dans les relais et châteaux de Touraine, puis au nord de l’Ecosse, histoire d’apprendre l’anglais et les whisky, à Londres ensuite avant d’entamer une carrière de cuisinier globe-trotter sur des paquebots américains aux commandes d’une brigade de 85 personnes parlant 37 langues !

Un jour, il pose sac à terre à Quimper afin de renouer avec ses racines et pouvoir déguster “les meilleures frites de la planète, celles de ma mère. Je ne sais pas comment elle fait, ses mains doivent sourire aux patates car on a beau faire pareil, avec les mêmes pommes de terre, les mêmes gamelles, la même huile, on n’arrive jamais à en faire d’aussi bonnes !”

Pour lui la pomme de terre, “c’est comme l’acrobate dans un cirque on peut tout lui demander. Le summum, c’est quand on arrive à allier le moelleux et le croustillant en la cuisinant. Là, ça réjouit le palais. Les meilleures alliances se font avec les truffes et surtout les crustacés. Il y a une osmose incomparable entre le goût de la pomme de terre et les fruits de mer. C’est la fécule de la pomme de terre qui fait le liant comme la confrérie des toqués fait le liant entre nous chefs cuisinier. Cette association est une formidable fenêtre sur notre métier et notre savoir-faire.” Le démon du voyage et de la découverte le démange néanmoins et il rêve d’emmener Amandine et Chérie sous d’autres latitudes pour régaler de nouveaux palais.